Collaborer efficacement n’est pas si naturel, et notre cerveau ne nous facilite pas la tâche ! Les interactions sociales sont au cœur du quotidien de travail, mais lorsqu’elles se passent mal, les conséquences peuvent être lourdes pour les collaborateurs : surcharge émotionnelle, incompréhensions, manque d’empathie … Autant d’obstacles à une collaboration efficace dans l'entreprise. Pourtant, il est possible d’apprendre à contourner les freins à la collaboration que notre cerveau place sur notre chemin, afin de collaborer avec sérénité !
Dans le quotidien de travail, nous considérons souvent nos émotions comme des parasites : elles ne sont pas rationnelles et nous empêchent de travailler efficacement. Mais cela provient bien souvent du fait que nous agissons de façon contre-productive face à nos émotions : nous les ignorons ou les réprimons, en pensant que cela nous permettra de rester professionnel et efficace. Seulement, loin de résoudre nos problèmes, nier ses émotions peut entrainer un phénomène de surcharge émotionnelle qui impacte négativement notre quotidien. Pourtant, nos émotions sont des outils biologiques vitaux qui nous aident à réagir de façon appropriée, et il serait donc inadapté de les laisser à la porte de l’entreprise. Bien sûr, il ne s’agit pas de s’énerver en plein open space mais d’apprendre à prêter attention à nos émotions et à les réguler, afin d’en tirer pleinement parti. Et bonne nouvelle, la régulation émotionnelle s’apprend à tout âge grâce à la plasticité de notre cerveau !
Il suffit de moins d’un quart de seconde à notre cerveau pour se faire une opinion à propos du degré de compétence, d’amabilité ou encore de dangerosité de quelqu’un que l’on rencontre pour la première fois. Problème, ces premières impressions sont souvent erronées, mais déterminent néanmoins la façon dont l’on va se comporter avec autrui. Face à cette fameuse pensée « Avec lui, je n’ai pas le feeling, je ne le sens pas », il est bon de se questionner sur les informations que l’on a à notre disposition pour appuyer notre jugement. Il est également important de prendre garde au biais de confirmation, qui pousse notre cerveau à ne détecter et retenir que les comportements d’autrui qui confirment l’opinion que l’on a de lui. Face aux premières impressions, la métacognition, c’est-à-dire la capacité à penser sur nos propres pensées, est votre meilleure arme.
L'espèce humaine est dite sociale : les humains se développent et survivent grâce aux individus qui les entourent. Cette dépendance sociale dote l’humain d’une forte propension à s’attacher à un groupe dès que l’occasion se présente. Problème, nous avons alors tendance à voir le monde en Eux versus Nous : notre cerveau traite différemment les individus qui appartiennent ou pas au même groupe que nous. En effet, nous percevons les individus de notre groupe comme étant plus sympathiques, plus dignes de confiance, plus compétents. A l’inverse, nous éprouvons naturellement moins d’empathie pour les personnes n’appartenant pas à notre groupe. Avoir ainsi deux poids deux mesures peut compliquer la collaboration, en nous rendant trop indulgents ou trop sévères. Dans ces situations, il est important de mettre en perspective nos jugements vis-à-vis d’autrui, et de cultiver des comportements inclusifs qui sont bénéfiques à l’esprit d’équipe.