Les 4 mythes de la création de contenu dans la formation digitale

Ananas dans un champ

La création de contenus efficaces dans la formation digitale nécessite de créer des contenus pédagogiques sur-mesure et de qualité

La qualité des contenus pédagogiques est un enjeu majeur pour les organisations qui désirent former avec le numérique. Ceci est particulièrement vrai pour les formations dites « métiers ». Ces formations sont par nature spécifiques à chaque organisation car elles traduisent de manière opérationnelle leurs orientations stratégiques. Un assureur qui souhaite former en ligne ses commerciaux à de nouvelles techniques de vente devra leur proposer des formations spécifiques.

Or la conception de formations métiers efficaces, c’est-à-dire qui conduisent à une montée en compétence durable et mesurable, nécessite de créer des contenus pédagogiques sur-mesure et de qualité. C’est la lourdeur de cet investissement dans la création de contenus spécifiques qui fait hésiter les responsables de formation entre l’internalisation de la conception et l’achat de contenus sur étagère.

Chez Didask nous pensons que l’importance stratégique de ces formations métiers commande aux entreprises de s’impliquer dans la création des contenus spécifiques. Pour aider les entreprises à s’engager dans cette voie, il est indispensable de déconstruire les mythes qui entourent la création de contenus au sein des organisations.

Mythe n°1 : Les organisations peuvent entièrement déléguer la création de contenus spécifiques

Nous l’avons dit, ces formations métiers sont stratégiques et spécifiques à l’organisation. Il va donc de même pour les contenus de formation. Or, déléguer entièrement la conception de ces contenus, ou pire, acheter des contenus génériques, ne permet pas de maîtriser son patrimoine pédagogique et donc la qualité de la transmission des orientations stratégiques d’une organisation. Des contenus trop génériques ou de mauvaise qualité écorneront l’image de l’organisation auprès de ses salariés, ne permettront pas un engagement optimal des apprenants et empêcheront une réelle montée en compétence.

Ce sont les responsables de formation et les experts métiers qui doivent piloter la conception des contenus spécifiques et même s’impliquer dans la création des contenus. En effet, ils sont seuls capables d’adapter les contenus aux besoins des collaborateurs afin de les guider efficacement vers la montée en compétence. Ils doivent être les garants de la création et du maintien du patrimoine de formation. Nous devons les accompagner en leur fournissant une méthode pour concevoir leurs contenus de formation, et des outils numériques qui facilitent la création et l’adaptation dans le temps.

Bien évidemment, une partie de la conception de ces contenus de formation peut être externalisée, notamment dans les cas suivants :

  • La réalisation technique des ressources multimédias.
  • La partie générique d’une formation : Une formation à l’acculturation digitale contient des éléments génériques disponibles sur étagère. Cependant, il s’agira de s’assurer de pouvoir techniquement relier les contenus externes et internes grâce à des technologies modulaires.

Mythe n°2 : Les entreprises ne créent pas de contenus de formation

Les organisations, bien au contraire, sont les championnes de la création de contenu de formation : d’après le dernier baromètre Benchmark Européen du Digital Learning [1] 68% des entreprises interrogées (114 parmi les plus grandes en Europe) produisent des contenus digitaux en interne. Ce chiffre masque malgré tout deux réalités :

  • Powerpoint reste majoritairement utilisé comme support pour les formations internes (la méthodologie d’enquête Benchmark Européen du Digital Learning n’indique pas si Powerpoint est inclus dans la définition « des contenus digitaux sur-mesure ».
  • Les PME et ETI, elles, utilisent encore largement Powerpoint dans leurs formations internes.

Les entreprises créent donc en réalité beaucoup de contenus de formation. Ces supports conçus en internes regorgent de cas pratiques pertinents réutilisables dans le cadre de formations en ligne diffusées sur des plateforme numérique.

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Mythe n°3 : On ne peut pas lutter contre l’obsolescence des contenus numériques

Prendre le contrôle sur son patrimoine pédagogique implique donc d’investir dans la création de contenus en interne. Mais il faut investir rationnellement… Pour cela, les responsables de formation doivent prendre en compte deux enjeux importants :

  • Développer des ressources pédagogiques sobres : Les ressources multimédias sont rapidement obsolètes. Des contenus sobres peuvent conduire à d’excellent résultats : quizz, schéma…
  • S’appuyer sur une plateforme numérique souple et évolutive qui permet l’adaptation rapide des ressources pédagogiques (image, audio, vidéo, quizz) et les modifications marginales des modules de formation dans le temps. Enfin, la plateforme numérique doit permettre la réutilisation des contenus de formations d’une formation à une autre.

Mythe n°4 : Grâce aux progrès des plateformes numériques de formation (LMS, MOOC etc…), la création de contenu efficace va devenir aussi simple et rapide que de créer un site avec Wordpress

Il existe parfois une confusion sur ce que recouvre la création de contenus de formation. Tout d’abord, il faut bien distinguer le transfert des ressources sur une plateforme numérique de la création de ressources. Les nouvelles plateformes web permettent de transférer facilement les contenus et ressources (par exemple, uploader des fichiers animés) et de les organiser en parcours avec des chapitres, mais rarement de les créer directement sur l’outil.

Par ailleurs, quand bien même une plateforme numérique incorporerait des fonctionnalités simplifiant la création de ressources, il resterait toujours une part irréductible de travail humain : celui-là même qui produit l’efficacité pédagogique du contenu. Cet effort nécessite la rencontre entre la maîtrise d’une compétence (l’expertise) et un travail de structuration afin de faciliter sa transmission (la pédagogie). L’automatisation pure et simple de la conception de ressources n’est donc pas pour demain !

Si l’on veut former efficacement, créer des contenus pédagogiques de qualité sera donc toujours chronophage. Il existe aujourd’hui des solutions pour rationaliser cet investissement et  permettre aux formateurs de se concentrer sur l’essentiel : assurer la montée en compétence durable.

Avec près de 30 années d’innovation, le secteur de la formation digitale doit aujourd’hui mieux guider les entreprises qui souhaitent internaliser le développement de leur patrimoine pédagogique.

Sources

[1] Deuxième édition du Benchmark Européen du Digital Learning mené par CrossKnowledge et Féfaur (Février 2016)

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À propos de l'auteur

Abdou Mourahib

Abdou Mourahib a participé au lancement et aux premiers pas de l'aventure Didask. Il a débuté sa carrière en banque d’affaires chez BNP Paribas. Puis, il s’est engagé ces dix dernières années autour des thématiques du développement économique et des technologies environnementales. Il a notamment co-fondé Microsol, entreprise sociale associant une approche anthropologique et une approche innovante du financement du développement. Abdou Mourahib est diplômé de l’université Paris Dauphine en économie et en finance.

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