La profession comptable évolue grâce à l'apprentissage durable

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L'évolution de l'expertise comptable et le rôle d'une formation efficace pour mieux l'aborder, par M. Benoudiz, président de L'Ordre des experts-comptables

Interview de L. Benoudiz, président de L'Ordre des experts-comptables

Laurent Benoudiz, président de L'Ordre des experts-comptables, nous explique l'évolution des métiers de l'expertise comptable. La révolution numérique pousse de nombreuses professions à se redéfinir et la profession comptable en fait partie. Pour guider les collaborateurs de cabinet vers une transition réussie, Laurent Benoudiz insiste sur l'importance d'une formation dont l'impact est réel.

Quels sont les enjeux actuels de la profession comptable ?

Laurent Benoudiz - Aujourd’hui, un cabinet comptable consacre l’essentiel de son temps à la production d’états financiers, de déclarations fiscales et sociales au détriment des besoins des clients en conseils de gestion. Notre chiffre d’affaires est donc très majoritairement constitué de ventes de production comptable, fiscale et sociale - et non d’accompagnement ou de conseil même si, tel monsieur Jourdain, nous en faisons au quotidien, sans l’identifier ni le facturer. 

L’automatisation des processus avec l’arrivée de solutions en ligne de plus en plus efficaces impactent notre modèle économique. Si nous ne montrons pas à nos clients les services que nous lui apportons au-delà de la production comptable, il va nécessairement remettre en question notre relation. Nous devons donc identifier la valeur que nous lui apportons et repenser notre profession en fonction de celle-ci. C’est un enjeu crucial car à moyen terme, il en va de la survie de notre profession.

Comment souhaitez-vous vous répondre à l'enjeu de la transition numérique de la profession comptable? Serez-vous optimiste sur ses effets ou plutôt fataliste comme Laurent Alexandre (homme d'affaire, partisan du transhumanisme)?

L.B. - Nous pensons que Laurent Alexandre fait fausse route lorsqu’il considère que seule l’intelligence humaine augmentée sera en mesure de rivaliser avec l’intelligence artificielle. Son approche mélange les différentes composantes de l’intelligence et laisse penser qu’elles sont équivalentes, or la réalité est bien plus complexe. Et à titre personnel, je crois que ce sont les qualités relationnelles et émotionnelles qui feront la différence lorsque l’IA aura banalisé l’intelligence.

Aujourd’hui, 95% des entreprises françaises sont des petites entreprises. Si demain elles sont toujours aussi nombreuses, elles auront besoin de conseils humains et d’accompagnement humain. C’est à ce besoin que nous souhaitons principalement répondre, et c’est pour y répondre que nous utiliserons l’appui de l’intelligence artificielle et du big data. 

Au lieu de nous interroger sur ce qui va changer, nous avons choisi de nous centrer sur ce qui  ne changera pas dans les 10 ou 20 prochaines années : les attentes de nos clients en matière de sécurité juridique, fiscale et sociale, d’accompagnement dans leur gestion et de conseils pour accompagner leurs projets. Nos clients veulent être accompagnés dans leur gestion et conseillés pour leurs projets. Or de très nombreux cabinets ont perdu de vue ces besoins, et on comprend pourquoi : submergés par la complexité croissante des administrations, noyés dans le déclaratif et le respect des délais, ils n’ont pas pu faire autrement.

Pour réussir la transition numérique, il faut donc revenir à nos fondamentaux, se rappeler que nous exerçons un métier de conseil et que notre utilité n’est pas d’être au service de l’administration de l’Etat mais de nos clients. Si ce message est clairement perçu par mes consœurs et mes confrères, il reste à le diffuser auprès de nos collaborateurs !

Pourquoi avoir choisi de collaborer avec Didask? 

L.B. - Pour transformer nos collaborateurs dans leur approche de leur métier, il nous fallait une formation différente : une qui fonctionne et qui donne des résultats ! Nous avons donc étudié les différentes solutions et l’approche pédagogique de Didask nous a immédiatement convaincus.

Nous avons donc conçu une formation de 10 jours comprenant 5 modules de 2 jours : 1 jour en ligne et 1  jour en présentiel. Nous l’avons appelée « e-coll : de la production à l’accompagnement ». L’objectif est de faire évoluer nos collaborateurs, qui traitent chaque mois et avec succès le déclaratif de nos clients, vers le développement de compétences d'accompagnement du client dans sa gestion. L’établissement de la déclaration de TVA ne doit plus être l’objectif du rendez-vous mensuel mais l’une des tâches à accomplir avant de rencontrer le client pour lui parler de la marche de ses affaires.

Pour mettre en place ce changement, il y a des compétences techniques à acquérir mais surtout des compétences comportementales. Didask, par son approche pédagogique réfléchie et sa nouvelle interface d’apprentissage bienveillante nous semble être la bonne solution pour répondre à ce défi. Les premiers résultats que nous rencontrons avec les premiers groupes formés semblent nous donner raison, pour notre plus grande satisfaction et celle de Didask !

Formations et aprentissage numériques dans la profession comptable

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À propos de l'auteur

Son Thierry Ly

Son Thierry Ly est chercheur et entrepreneur. Il a conçu l’idée de la plateforme Didask et de sa méthode d’apprentissage à partir des travaux de la recherche en psychologie cognitive. Il enseigne et conduit des travaux de recherche sur les politiques éducatives à l’Ecole d’économie de Paris. Il a travaillé en tant qu’expert éducation pour France stratégie, un think tank public rattaché aux services du Premier Ministre, pour lequel il a rédigé le rapport « Quelle finalité pour quelle école ? ». Très engagé dans la lutte contre les inégalités scolaires, il a fondé et a dirigé pendant 8 ans les programmes de l’ENS Ulm en faveur de lycéens issus des milieux populaires, qui lui ont apporté une forte expérience en ingénierie pédagogique. Son Thierry Ly est ancien élève de l’ENS Ulm et titulaire d’un doctorat en économie de l’éducation de l’ENS Ulm.

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