Neuromythos
Nous utilisons tous nos deux hémisphères, sans prédominance de l'un sur l'autre. Si certaines fonctions cognitives comme la lecture sont très latéralisées, elles ne permettent pas de définir des généralités sur chaque hémisphère telles que "l'hémisphère droit est le lieu des pensées analytiques et rationnelles".
Quelqu'un de "visuel" apprendra aussi bien un contenu qui correspond à son style qu'un contenu auditif ou haptique. En revanche, plus on multiplie les entrées sensorielles d'une même notion, mieux on apprend. C'est l'observation de ce dernier point dans la vie de tous les jours qui explique que ce neuromythe soit le plus répandu.
Notre cerveau est le produit de plusieurs milliers d'années d'évolution. Comme l'imprimerie en son temps, le numérique ne l'a pas impacté. En revanche, la quantité d'information qu'il met à portée de tous facilite effectivement l'apprentissage !
Apprendre à plusieurs nécessite une organisation du groupe qui peut mobiliser beaucoup de ressources cognitives. Le risque est que les apprenants se concentrent moins sur les éléments à apprendre. En revanche, si la tâche s'y prête et que la coordination du groupe est facilitée par des méthodes appropriées, travailler en groupe peut améliorer l'engagement et favoriser l'apprentissage de tous.
Grâce à l'imagerie cérébrale, on sait que nous utilisons en permanence la totalité de notre cerveau. En revanche, si on ne peut l'utiliser plus, on peut l'utiliser mieux, en réalisant des activités stimulantes : challenges intellectuels, exposition à la nouveauté et relations sociales nous permettent d'avoir un cerveau en pleine santé !
La délimitation de ces différentes "intelligences" ne se base sur aucune étude empirique. De plus, nos performances logiques sont souvent corrélées à nos performances visuo-spatiales. En revanche, il est vrai que nous avons différents "talents".
C'est justement l'effort qui est synonyme d'apprentissage : pour ancrer les informations en mémoire, il faut faire un effort. Plus celui-ci est grand, mieux nous apprenons ! En revanche, l'effort n'exclut pas le plaisir, et c'est justement ce dernier qui diminue la sensation de difficulté de l'apprentissage !
Nous ne sommes pas capables de faire deux choses en même temps. En revanche, si nous avons l'impression que c'est possible c'est parce que nous passons d'une tâche à l'autre rapidement. Or, ce passage a un coût : il augmente notre "charge cognitive extrinsèque", ce qui nuit à l'apprentissage. Attention : à force de "multitasker", on réduit nos capacités attentionnelles à long terme !
Il y a des méthodes qui améliorent plus l'apprentissage que d'autres : les stratégies de remobilisation de connaissances qui sont plus efficaces que la relecture passive ou le surlignage. En revanche, les élèves préfèrent certaines méthodes à d'autres, mais cette préférence est totalement indépendante de leur efficacité.
La manipulation est utile pour l'apprentissage de savoir-faire "physiques" mais en dehors de ce cas, il semblerait qu'elle rajoute une charge cognitive qui diminue la concentration de l'élève sur les notions à apprendre. En revanche, il est important d'être "actif" cognitivement, de questionner mentalement les notions vues en cours et de faire du lien avec les connaissances existantes.
Toute gamification n'améliore pas forcément l'apprentissage : certaines sont tellement attrayantes qu'elles détournent l'attention des apprenants vers les éléments de jeux au détriment des notions à apprendre. En revanche, amener des éléments ludiques dans sa pratique peut renforcer la motivation, à condition d'en définir correctement le périmètre.
La meilleure manière d'apprendre est l'entrainement alterné, où nous mélangeons les différentes notions à apprendre les unes avec les autres. En revanche, il faut mélanger avec discernement pour consacrer un minimum de temps à chaque notion et être capable de les comprendre individuellement !
Lorsque nous apprenons, l’activité de notre cerveau se trouve légèrement modifiée, comme si celui-ci gardait une empreinte : c'est la neuroplasticité. Bonne nouvelle : celle-ci a lieu à tout âge ! En revanche, il faudra plus de temps à un quinquagénaire qu'à une personne de 20 ans pour arriver au même niveau d'apprentissage d'une compétence totalement nouvelle.